Trop de satellites ?

En 1990, les 500 satellites actifs orbitant autour de la Terre étaient généralement gros, uniques et fiables. Dans le ciel, les satellites étaient relativement rares donc. Leur observation avait quelques chose de singulier. Depuis le milieu des années 2010, un nouveau monde est apparu, hyperconnecté, avec un désir d’accessibilité à internet dévorant.

Les flottes géantes de satellites

En 1990, les 500 satellites actifs orbitant autour de la Terre étaient généralement gros, uniques et fiables. Dans le ciel, les satellites étaient relativement rares donc. Leur observation avait quelques chose de singulier.

Depuis le milieu des années 2010, un nouveau monde est apparu, hyperconnecté, avec un désir d’accessibilité à internet dévorant. Dans ce monde où les vidéos en streaming, les jeux en ligne et les réseaux sociaux consomment un débit internet croissant, l’offre et la demande de satellites privés de télécommunication explose.

Par exemple, la société StarLink, filiale de SpaceX d’Elon Musk, projette l’envoi de 12 000 satellites, destinés à fournir une connectivité Internet à haut débit tout autour du globe. D’ici la fin de cette année,1 580 satellites seront lancés. Ils sont petits, fabriqués en série et identiques, donc peu chers. SpaceX a également demandé l’autorisation de lancer 30 000 satellites de plus, mais on ne sait pas dans quel but.

Un tel encombrement pose des problèmes nouveaux.

Il y a d’abord un risque de collisions entre satellites. Théoriquement, les satellites de Starlink sont équipés d’un dispositif anti-collision. Dans la réalité, l’Agence Spatiale Européenne (ESA) a déjà dû faire dévier l’un des leurs à cause d’un risque de collision avec un satellite de Starlink.  Qu’en sera-t-il avec 12 000 satellites ?

L’autre problème concerne la pollution visuelle du ciel. Avec 12 000 satellites dans le ciel, chaque observateur, où qu’il soit sur Terre, pourra en voir simultanément plusieurs centaines. Ils resteront visibles pendant plusieurs heures de la nuit, voire toute la nuit en été dans la moitié nord de la France.

D’autres projets, portés par d’autres opérateurs commerciaux, sont en réflexion. Prenons l’exemple de la startup russe Orbital Display qui prévoit d’envoyer quelques centaines de
satellites dont chacun servira de « pixel » pour un affichage géant dans notre ciel. Vision (d’horreur?) sur cette video de présentation :

Enfin ce sera notre consommation du web qui dictera la prolifération des satellites dans notre ciel. Les utilisateurs d’un internet haut débit (streaming, réseaux sociaux, voitures autonomes) peuvent rendre économiquement viable un déploiement massif.

Cependant, un usage plus modéré et non addictif de la toile, pour se documenter, pour échanger des messages, effectuer des formalités ou acheter des objets en ligne n’exige pas un tel débit. Pour ce genre d’usage, quelques centaines de satellites suffiraient pour couvrir la
planète.

Image couverture par PIRO4D de Pixabay.

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